Créance douteuse, client douteux: que faire?

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Toute entreprise prend le risque d’être confrontée – un jour ou l’autre – à des difficultés pour obtenir le paiement de ses factures. L’entreprise détient alors une créance client, et lorsque les chances d’en obtenir le paiement diminuent, on on parle de créance douteuse. Il est alors nécessaire d’enregistrer cette créance comme telle en comptabilité.

Quelle est la définition d’une créance douteuse? Qu’est-ce qu’une provision pour client douteux? Comment reprendre une provision pour client douteux en cas d’évolution de la situation? On vous explique.

Sommaire :

  1. Qu’est-ce qu’une créance douteuse ?
  2. Comment comptabiliser une créance douteuse ?
  3. Reprise de provision d’un client douteux: possible?

Qu’est-ce qu’une créance douteuse ?

On parle de “client douteux” ou de “créance douteuse” lorsqu’on est en présence d’une créance certaine, liquide et exigible, mais que le recouvrement de cette créance semble incertain. Il s’agit donc d’une créance dont ni l’existence ni le montant ne sont remis en question par le client.

Cette incertitude peut être le fruit de différentes situations: le client vous a expressément informé de son impossibilité de ne pas payer, il rencontre des difficultés financières, économiques, il ne répond pas à vos lettres de relances, etc.

Attention : on parle de créance douteuse tant qu’il existe une véritable incertitude quant au paiement de celle-ci. Lorsque l’incertitude tombe et qu’il devient certain que le client ne s’acquittera pas du paiement de sa facture, on parle alors de créance perdue, et donc de créance irrécouvrable.  

Client douteux ou litigieux, quelle différence? On parle de créance douteuse lorsqu’il y a un risque sur le fait que le client paye ou non, et on parle de créance litigieuse lorsque le client conteste l’existence même de la créance, ou encore son montant.

Comment comptabiliser une créance douteuse?

Lorsque vous êtes dans cette situation, il est impératif de procéder à la comptabilisation  de la créance douteuse.

Pour ce faire, il faut passer une “provision pour créance douteuse”. L’écriture pour client douteux est la suivante:

  • débiter le compte 416 “Clients douteux ou litigieux”.
  • créditer le compte 411 “Comptes clients”.

Cette provision pourra être fiscalement déductible si l’entreprise arrive à prouver que le recouvrement de la créance est véritablement menacé. Il faut une perte probable et non seulement éventuelle.

Il faut également procéder à la comptabilisation de la dépréciation potentielle de la créance. Le montant de cette dépréciation doit être réévalué chaque année en fonction de l’évolution de la situation – et notamment de l’évolution de la probabilité d’obtenir le recouvrement.

L’écriture comptable de la dépréciation potentielle de la créance est la suivante:

  • débiter le compte 68174 “Dotation aux provisions pour dépréciation des créances”.
  • créditer le compte 491 “Provisions pour dépréciation des comptes de clients”.

Reprise de provision d’un client douteux: possible?

Lorsque le client finit par s’acquitter de sa dette – que ce soit à la suite d’une procédure de recouvrement ou non – il n’y a plus de raison que l’entreprise ait pu déduire fiscalement le montant de la créance.

Elle doit donc faire une reprise de provision de créance douteuse et réintégrer le montant de la créance initialement douteuse dans son résultat imposable.